LE PLACARD
C’est l’histoire d’un placard qui renferme des tas de choses. Il y en a tellement que je ne sais pas par quoi commencer.
Tout le monde y jette ses choses, comme ça, boum on ouvre la porte et on jette ses affaires n’importe comment. C’est un vrai capharnaüm là-dedans. Mais tout le monde s’y retrouve tout de même.
Il y a d’abord les bottes de maman, des bottes noires, très belles, pour monter à cheval. Elle n’a toujours pas de cheval à elle, mais elle ne désespère pas. Il y a aussi le balai qui sert à effrayer les araignées qui pendent au plafond et puis aussi le ballon de basket avec lequel toute la famille s’amuse quand il fait beau. C’est souvent papa qui gagne et maman qui perd, mais lorsqu’elle gagne, alors on peut l’entendre crier sa joie de très loin, c’est certain.
Dans le placard il y a aussi, les rollers, la trottinette, les vélos, le skate du garçon, la poussette de la fille pour ses poupées et tant d’autres choses, la serpillière pour laver le sol, les gants, les écharpes, et les blousons chauds pour l’hiver, enfin, vous voyez, il y en a vraiment pour tous les goûts
Le placard, lui, en a vraiment assez de ce remue-ménage. D’autant que chez lui, personne ne fait jamais le ménage. On dérange, on le dérange fortement, on claque sa porte, on pousse avec les pieds pour y faire rentrer une chose de plus, mais personne ne se soucie de lui.
Personne n’ose imaginer qu’un placard pourrait se plaindre d’ailleurs.
Mais ce placard là, il peut et il va vous le montrer.
Un jour, il n’y tient plus. Cette fois-ci, « ras-le-bol », la coupe est pleine, trop c’est trop.
Il ouvre de lui-même sa porte brusquement et il expulse le tout de son domaine.
Allez hop ! du balai ! il s’en suit un grand vacarme et un gros désordre dans le couloir.
Quel soulagement ! il paraît tellement grand désormais, qu’on pourrait presque y ranger une voiture.
Toute la famille accourt pour constater les dégâts. Ils sont nombreux malheureusement. Dans la chute, le manche du balai s’est rompu, une botte s’est coincée dans la chaîne du vélo du garçon, du coup le vélo a déraillé, le skate a fait tomber le seau d’eau et la serpillière, du coup le couloir est inondé, c’est vraiment une hécatombe, et encore plus de travail pour la maman, qui se prend la tête dans les mains, et commence à gronder tout le monde.
Le placard lui, est très content. Ouf ! de l’air, il respire, il s’aère, se dépoussière.
Du coup, maman instaure de nouvelles consignes. Celui qui ne range pas ses affaires comme il faut dans le placard, sera puni de dessert. Et c’est aussi valable pour les adultes. Nous sommes bien d’accord papa ?
Premier essai, dès que maman tourne le dos, ils jettent tout en vrac, et ferment violemment la porte. Aussitôt la porte s’ouvre d’elle-même et recrache tout ce que le placard contient.
Mince !
Deuxième essai : pareil.
Zut et re zut, ça ne marche pas comme ça !
Il ne reste plus qu’une solution, c’est de tout ranger comme il faut. Ça va prendre beaucoup plus de temps, mais nous verrons bien.
Au bout d’une heure de laborieux travail, nos 3 compères ont terminé et ne sont pas peu fiers d’eux. la petite fille ferme délicatement la porte, et tous les trois, ferment les yeux, et se bouchent les oreilles.
Il ne se passe rien ! ouf ! cette fois le placard semble bien calme.
Maman passe par là avec le panier pour les provisions. Allez, hop ! au placard, en vrac, comme d’habitude.
Ho ! ha ! oh là là ! s’écrient papa et ses deux mignons.
Tu n’a pas le droit de faire ça. Nous venons de passer une heure à ranger et toi, tu arrives et tu dérange tout ! ha ça non, nous ne sommes pas d’accord.
D’ailleurs le placard non plus ne semble pas d’accord. Il vient juste de recracher la grand sac mauve.
Et bien mes amis, je crois que vous avez bien compris ce qui se passe quand on range et que les autres ne respectent pas votre travail. Je serai punie de dessert comme promis, mais désormais, vous savez ce que ça veut dire de travailler dur pour rien. De devoir recommencer la même chose encore et encore.
Il faut toujours penser à celui qui en payera les conséquences avant de faire une bêtise. Le travail est difficile pour tout le monde, alors respectez bien celui ou celle qui le fait à votre place.
Vous n’en serez que récompensé.
FIN
Annaïck