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Histoires et comptines
histoire
17 février 2012

LES TAUPES

LES TAUPES


C’est l’histoire d’une taupe qui s’amuse beaucoup dans le jardin d’une très jolie maison de campagne.
C’est une maison entourée de champs, de prés et de bois. Toute en pierres, le toit ardoisée comme on le fait en Bretagne, de larges baies côté sud pour laisser entrer le soleil tellement désiré et une très belle vue sur la campagne.
Enfin bon ! comme vous le voyez, tout y est beau, calme et serein.
Tout sauf dans le jardin.
Une taupe et sa famille, très nombreuse, ont décidé de jouer à cache-cache dans le jardin paisible de cette maison.
Chaque soir, le père de famille ramasse soigneusement chaque petit monticule, qui entre nous sont souvent de très gros monticules. Il rage, il grogne, il peste contre cette taupe qui ne finit jamais de creuser toujours là où il ne faut pas évidemment.

Et chaque matin, au réveil, le constat est le même. La taupe est toujours dans le jardin.
D’ailleurs, on dirait un champ de mines tant il y a de petites montagnes de terre éparpillées partout sur la pelouse.

Durant la nuit, les taupes s’en sont données à cœur joie. Elles ont joué sans s’arrêter une seconde. Toute la famille s’y est mise. C’est à qui fera la plus haute « taupinière ». même les cousins qui habituellement vivent chez les voisins, sont venus faire la fête aussi.
De vraies pelleteuses se sont mises en route, et rien pour les arrêter. La vie au-dessus, la nuit, s’arrête, chez les humains en tous cas, mais sous terre, la nuit c’est étonnant ce qui s’y passe.
On s’active dans tous les sens. Il y a les taupes pour creuser, et celles pour déblayer, et aussi celles qui lissent la galeries, et enfin celles qui rejettent la terre au-dessus, sans laisser passer l’air surtout, car les taupes n’aiment pas les courants d’air.
Enfin bon ! du travail là-dessous, il y en a pour tout le monde !
Sans oublier tous ces enfants qui s’amusent à cache-cache, au loup ou encore aux billes. Et oui même les taupes jouent aux billes comme les petits garçons ! Mais ce sont de toutes petites billes de terre bien tassées qu’elles font rouler.

Enfin ! toute la nuit, un brouhaha épouvantable est sorti de toutes ces galeries, mais personne ne s’en est rendu compte car dans la maison bien close, la famille dormait. Et avec les ronflements du papa, impossible d’entendre ce qui se passe dehors.

Mais au réveil ! aie ouille, c’est la catastrophe !

Comment faire pour réparer les dégâts, sans pour autant faire de mal à ces petites bêtes de velours noir ?

Pour le chef de famille rien est simple. Il a déjà essayé tant de choses pour s’en débarrasser que là, vraiment il n’a plus d’espoir. l’idée vient des 2 enfants, (les enfants sont souvent très futés et ils ont toujours de bonnes idées n’est-ce pas ?)

Et bien voilà : les taupes n’aiment pas la lumière, donc tout simplement cet après-midi, nous installerons une guirlande de lumière, une belle guirlande de Noël de mille couleurs, à l’entrée de chaque galerie et ce soir, dès la nuit tombée, nous l’allumerons, ainsi quand les taupes se mettront à l’ouvrage, elles auront très mal aux yeux, ne pourront travailler chez nous, et s’en iront « voir ailleurs », dans un autre jardin mal éclairé.
Ce qui fut dit, fut fait. Et toute la nuit, on entendit des aie ! hé ! brrr ! aie ! aie ! aie ! mais le lendemain quand les enfants allèrent voir le jardin, quelle ne fut pas leur surprise de voir que rien, rien avait bougé. Pas de motte de terre, juste la guirlande encore chaude d’avoir éclairé toute la nuit.
Quel bonheur pour le papa, qui ne manqua pas de récompenser ses deux mignons, d’avoir tant d’imagination.
Depuis ce jour-là, ou plutôt cette nuit magique, les taupes ne sont jamais revenues, sauf peut-être une fois ou deux, juste pour voir si par hasard, leur ancien terrain de jeux ne brillait plus de mille couleurs étincelantes. Mais les lumières qui brûlent les yeux sont toujours là, et la toute petite queue entre les jambes, les taupes s’en retournent, sans faire de bruit dans le jardin d’à côté où elles peuvent faire la « java » autant qu’elles veulent puisque c’est un champ immense un champ rien que pour elles.

Moralité : il y a toujours un endroit où l’on peut faire ce qu’on veut sans déranger personne. Il suffit de regarder autour de soi. Mais surtout n’allez jamais faire chez vos voisins ceux que vous ne voudriez pas que l’on fasse chez vous.
C’est une des règles de savoir vivre à ne pas oublier.


FIN

ANNAICK

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17 février 2012

Le Fantôme

Le fantôme

L’histoire se passe dans un grand manoir, en Bretagne. Voilà déjà bien longtemps que les murs épais en pierre sont recouverts de lierre. Le toit jadis en chaume ne ressemble plus à rien. Quelques énormes trous laissent passer la pluie les jours humides d’hiver.
Les volets en bois battent au vent, plus rien ne les retient.
Les ronces ont eu raison des rosiers et les orties du potager.
La grande grille en fer forgé est désormais rouillée. Assurément, plus personne ne vit ici depuis bien longtemps.
Seuls quelques rats, souris, pigeons, lapins, se retrouvent en ce lieu paisible, rien ne les dérangent à part le souffle de la petite bise du printemps.

La nuit, pourtant, on entend des bruits étranges. Des plaintes, le cliquetis de chaînes semblent venir de l’intérieur de la demeure.
Tout doucement, sans faire de bruit, je pousse la lourde porte. C’est difficile, car elle est bloquée par le temps.
J’entre pourtant sans peur. J’ai l’impression de connaître les lieux. Tout me semble familier. Dans le vestibule de grandes toiles, représentant une famille on dirait. Un couple se regarde tendrement et sur les genoux de la femme, un enfant aux boucles blondes. Le tableau semble aussi âgé que le manoir. Partout des toiles d’araignées, je continue la visite par la salle à manger où dans la cheminée je constate qu’il y a encore des bûches noircies mais pas consumées.

Encore cette plainte. Brrrrrrr ! Le cliquetis des chaînes me donne des frissons. Cela vient d’en haut.
Il faut que je sache ce qui se passe ici. Je prends mon courage, et je monte l’escalier en faisant bien attention aux marches en bois qui ne sont plus que poussière pour la plupart. Je visite chaque pièce de l’étage, sans rien y trouver d’anormal, jusqu’au moment ou je pousse la porte d’une chambre.
C’est merveilleux. La pièce contrairement aux autres est propre, bien rangée, comme si le temps ici n’était pas passé. Tout est intact. C’est une chambre d’enfant, avec des jouets anciens mais tout neufs.
Il y a aussi un cheval à bascule. Il est tellement beau que je m’approche de l’objet sacré à mes yeux.

Le cheval se met à basculer doucement, lentement, comme magnétisé par je ne sais quoi ! Je m’approche encore, encore et encore. Je m’assoie pour mieux contempler le mystérieux phénomène. C’est ainsi que petit à petit se dessine sur le cheval, l’ombre d’un petit enfant. Quelques instants plus tard, je le vois aussi bien que tout ce qui m’entoure. C’est un fantôme je le sais bien mais étrangement je n’ai pas peur de lui. Il n’a pas l’air méchant, simplement malheureux. Il semble avoir besoin d’aide.
Alors je commence à lui parler, le rassurer, le consoler. Il se livre à moi aussi, m’apprend que ses parents sont partis sans lui dans l’au-delà. Il ne sait pas comment les rejoindre, que quelque chose le retient ici, qu’il n’arrive pas à quitter sa chambre d’enfant. Alors chaque nuit, il pleure, et agite la chaîne qui le retient au cheval de bois.

Et bien voilà, lui dis-je, voilà la raison pour laquelle tu ne peux rejoindre tes parents. Tu aime tellement ton cheval à bascule que te voilà prisonnier de ton amour pour lui. Il te faut le quitter pour retrouver ton papa et ta maman. Lève-toi, laisse-le, et tu verras, si tu arrives à lui dire au revoir sans verser une larme, eh bien tu retrouveras tes parents.
L’enfant se lève mais encore sa chaîne le retient. Je l’encourage, il lui faut du courage, ce cheval il l’a depuis sa plus tendre enfance, alors c’est dur pour lui vous l’imaginez bien !
Il embrasse son cheval, le prend par le cou et puis se décide. Il lâche le jouet, semble s’effacer, devient transparent. Je ne devine plus qu’une forme, comme un petit nuage.
Mais quelle ne fut pas ma surprise quand il me semble aussi apercevoir deux autre nuages. Un peu plus grands ceux là. Ho là là ! quel bonheur !
Le petit a retrouvé ses parents. Je les observe silencieusement, heureuse de les voir s’embrasser, se serrer fort dans les bras, il semble différent le petit. Tellement heureux d’avoir retrouvé sa maman, son papa.

Je les vois tous les 3 s’éloigner dans l’infini. Il me sourit, me fait un signe de main et pour me remercier une boucle blonde tombe sur le sol, près de moi. Je ne les vois plus, ils sont partis, rassemblés pour l’éternité.

La chambre devient poussiéreuse, les toiles d’araignée envahissent le plafond.
Seul le petit cheval de bois reste impeccable. Je le prends dans mes bras, je suis heureuse. Le voilà le vrai cadeau, je le garderai et, à mon tour, l’offrirai à mon enfant.

FIN

Annaïck

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