LA PHOTO DE CLASSE
Demain, c'est la photo de classe de l'école, je dois avoir 9 ou 10 ans.
Normalement les mamans prévoient une jolie tenue pour l'évennement.
Pour moi, rien. Il n'y a rien dans mon placard en désordre. Maman me dit d'aller fouiller dans le tas de linge à repasser dans la chambre du milieu. Il faut se frayer un chemin dabns cette chambre toute petite, pour oser trouver quelque chose tant elle est encombrée et en désordre. Il y a une MONTAGNE de linge qui trône fièrement au milieu !
Je me trouve un pull bleu marine, il fera bien l'affaire, de toute façon, je n'ai rien d'autre !
Le matin, j'enfile mon pull et me rends compte qu'il y a un énorme trou sur le coude gauche. Tans pis, trop tard, avec ma blouse d'écolière, on ne le verra pas.
Sauf que le photographe me demande d'enlever ma blouse pour la photo individuelle (un portrait)
il voit tout de suite le problème car je tente maladroitement avec l'autre main de cacher l'énorme trou qui découvre mon coude !
Il me rassure en me souriant et en me disant "on ne verra que ton visage, ça n'est pas grave petite"
Honte sur moi encore une fois de plus.
J'ai toujours la photo, quand je la regarde, j'ai toujours ce souvenir et ce pincement au coeur.
MAIS IL PARRAIT QUE J'AI EU UNE ENFANCE HEUREUSE
LA PISCINE
A l'école aujourd'hui, il y a piscine. Je dois être en 7 ème (CM2), je dois avoir 10 ans.
Munie de mon bonnet de bain, de mon maillot, me voici donc devant le bassin.
Le maître nageur, maman le connait bien,c'est Monsieur Le goff, il est pompier à Quimperlé.
Il s'approche de moi et me dit devant tous les autres enfants de ma classe "tu dois aller aux douches te laver, tu es noire de crasse"
La veille, j'étais allée avec maman dans le potager ramasser des pommes de terre, derrière la maison.
Le hic, c'est que le bain, chez nous, c'était pas tous les soirs. Je ne me suis donc pas lavée. Maman se préocupait peu de ce genre de "détail".
A la piscine, je me suis renfermée dans les toilettes, morte de honte, en pleurs, pour ne pas qu'on me voit me laver les pieds. Je prenais du papier toilette et de l'eau de la cuvette et je frottais, frottais, frottais pour enlever cette crasse
.En larme, je ne me souviens pas combien de temps je suis restée là, cachée, trop honteuse et terrorisée de peur des moqueries des autres élèves !
Mais il parrait que j'ai eu une enfance très heureuse !!!!!!!
6 ANS, LE CP
6 ans, c'est l'entrée en 11ème (le CP aujourd'hui), l'école des grands qui commence, l'année de la honte pour moi.
Mme CARRE la maîtresse ne m'aime pas. Je sais même qu'elle me déteste.
Pourquoi ?
Je me pose encore la question qujourd'hui, je n'avais rien fait de mal... ou plutôt si :
JE NE SAVAIS PAS FAIRE "LA CANE DU A" oui oui, c'est là ma seule erreur... ou faiblesse !
Cette année là, j'ai connu peu de récréation avec les copines. Mes récrés à moi, c'était en classe à faire et refaire des "a" avec une cane digne de ce nom !
Des lignes et des lignes de "a" qui rendaient à chaque fois ma maîtresse un peu plus méchante et insatisfaite.
Elle me renvoyait facilement en maternelle (grande section) des journées entières en disant haut et fort : "c'est chez les bébés qu'est ta place"
Je baissais les yeux, rougissais de honte, dans cette classe qui n'était pas la mienne.
On me mettait dans un coin et j'attendais que les heures s'égrainent une à une. Dieu que c'est long une journée à 6 ans !
Cette année là, j'ai détesté l'école, je ne l'ai plus jamais aimé !
Bien des années plus tard, elle est morte ma maitresse, j'étais adulte, maman à mon tour et.... j'ai sourit et marmonné : BIEN FAIT POUR TOI !
Mais il parrait que j'ai eu une enfance très heureuse !!!!!
NOEL : LE PETIT ANE
J'attends toujours Noël avec impatience, je crois au père noël, même si mes doutes sont énormes depuis que j'ai apperçu maman cacher les cadeaux dans le grenier du coté de chez "mémère" (ma grand mère)
Mais, je veux y croire.
Jour de Noël, c'est la joie, le bonheur. Je déballe mon cadeau. Un petit ane gris qui tourne en rond quand on le remonte avec une clé ! Je suis très heureuse.
Je passe du temps à jouer dans ma chambre avec lui dans la journée. Jusqu'à ce que mes frères l'ont pris pour jouer avec lui et l'ont cassé. Ils ont trop remonté la clé et il s'est cassé.
Je suis inconsolable, mon cadeau n'a pas tenu la journée ! Je ne me souviens ni de la réaction de mes frères, ni de celles de mes parents.
LE TRACTEUR ROUGE
Papa rentre du travail avec son gros camion. Il est chauffeur livreur. Il a l'air enjoué et me sourit.
"J'ai des cadeaux pour toi la môme"
Il sort de son camion un tracteur rouge à pédale.
Il est énooorme ! Je suis heureuse et l'enfourche aussitôt avec une fierté immense. Il m'offre aussi un joli cadre, qui représente une petite fille avec une poupée. Je le mets dans ma chambre, il l'accrochera plus tard au mur.
Pour l'heure c'est midi et papa doit manger et retourner travailler.
J'ai beaucoup aimé ce tracteur rouge, il était à moi... rien qu'à moi.
Quelques semaines plus tard,n mon frère ainé le jettera contre le mur de la maison dans un accès de colère, je ne me souviens plus pour quelle raison... ou vaguement : mes 3 frères jouaient dans une voiture conffectionnée en afflos, je voulais jouer avec eux, mais mon frèrer ainé ne voulait pas de moi, je suppose donc que c'est pour cette raison qu'il s'en ai pris à mon tracteur rouge.
Le volant est cassé, une pédale aussi ! J'ai beaucoup pleuré, et mon frère ainé à été puni de télé pendant un mois.
Papa était dur avec mon grand frère, il ne lui pardonnait rien... mais cette fois là, il avait raison !
LA MOME
J'ai toujours entendu dire par tous les membres de ma famille "enfance heureuse"..
HA !
Parce que ces dernières années une personne extérieure à ma famille justement m'a demandé de faire un retour en arrière sur ma vie et ce, depuis le départ de mes souvenirs, c'est à dire ma plus tendre enfance.
Ce que j'en déduit : BOF ! pas si extra que ça mon enfance, pas si heureuse que ça, un peu à la petite débrouille, avec bon nombres d'humiliations jusqu'à ma vie d'adulte, ou dès mes 20 ans j'ai pris le large et quitté cette maison du bonheur de mon enfance.
Je ne demande à personne de juger, ni moi, ni qui que ce soit d'autre, car au final, j'ai beaucoup aimé ma famille, je l'ai aimé jusqu'à ce qu'elle m'oublie.
Je m'en porte finalement beaucoup mieux et désormais j'ai une vie heureuse auprès de la famille que j'ai construit et qui m'aime sans concessions.
Voici donc quelques souvenir "heureux" de mon enfance heureuse.